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De nouvelles avancées pour le cancer du côlon

Nouvelles avancées dans l’évaluation pronostique du cancer du côlon de stade III : une double approche combinant tumeur et environnement tumoral

L’équipe 1 du SIRIC CARPEM, regroupant le Pr Pierre Laurent-Puig et le Pr Julien Taieb de l’Institut du Cancer PARIS CARPEM, et du Centre de Recherche des Cordeliers a récemment publié deux études majeures dans le Journal of Clinical Oncology.Ces travaux, menés en collaboration avec la Fédération Francophone de Cancérologie Digestive (FFCD) et le Groupe Coopérateur Multidisciplinaire en Oncologie (GERCOR), apportent un nouvel éclairage sur la stratégie de prise en charge du cancer du côlon de stade III en combinant deux approches novatrices pour en évaluer le pronostic: l’analyse de l’ADN tumoral circulant (ADNtc) lié à la tumeur et l’étude de son microenvironnement (signature transcriptomique/ Immunoscore®).

Dans la première étude, issue des essais PRODIGE-GERCOR IDEA-France et HORG-IDEA-Greece, les chercheurs ont démontré que la présence d’ADN tumoral circulant après chirurgie est un facteur pronostique majeur. Avec un suivi médian de 6,7 ans, les patientsADNtc-positifs présentaient un risque de récidive significativement plus élevé que les patients ADNtc-négatifs (HR=5,21 pour le temps jusqu’à récidive). L’immunoscore®, qui évalue l’infiltration immunitaire de la tumeur, a également montré un impact pronostique chez les patients ADNtc-négatifs, suggérant que la combinaison de ces deux marqueurs pour aider à la personnalisation des traitements adjuvants. Lire l’article

La seconde étude, issue des essais PETACC-8 et IDEA-France, s’est intéressée à la valeur pronostique de signatures transcriptomiques liées au microenvironnement tumoral et au cycle cellulaire. Les chercheurs ont développé un modèle pronostique basé sur quatre signatures : l’expression de CXCL13 (un marqueur de l’infiltration lymphocytaire B), une signature Oncotype-like, et des signatures évaluant l’infiltration de la tumeur par des macrophages M2 et des lymphocytes T. Ce modèle, validé dans deux cohortes indépendantes, permet une stratification plus fine du risque de récidive que les paramètres cliniques et histologiques actuellement utilisés. Ce modèle améliore les performances de l’ADNtc qui reste le facteur pronostique le plus puissant. Lire l’article

Ces travaux marquent une étape décisive vers une médecine de précision dans la prise en charge du cancer du côlon. Ils ouvrent la voie à des essais cliniques intégrant ces biomarqueurs pour ajuster la durée et l’intensité de la chimiothérapie adjuvante en fonction du risque individuel des patients.