Découvrez les lauréats de notre dernier appel à projets 2024-2
ÉMERGENCE ET INNOVATION
Porteur de projet:
Dr Djihad Hadjadj – Pr Eric Pasmant
Équipe:
« Gémonique et épigénétique des tumeurs rares », Institut Cochin
Résumé grand public:
Les tumeurs malignes des gaines nerveuses périphériques (MPNSTs) sont des cancers rares et agressifs, qui se développent à partir des cellules de la gaine des nerfs. Elles sont fréquemment associées à la neurofibromatose de type 1 (NF1), une maladie génétique qui prédispose lespatients à développer ces tumeurs. Les MPNSTs sont particulièrement difficiles à traiter, et leur pronostic est souvent très mauvais en raison de leur agressivité et de leur tendance à se développer rapidement. Actuellement, il n’existe pas de traitement efficace spécifique pour ces tumeurs, et les options thérapeutiques disponibles restent limitées. Ce projet de recherche se concentre sur l’utilisation d’une technologie innovante, la Hi-C, pour analyser la structure tridimensionnelle de l’ADN à l’intérieur des cellules des MPNSTs. En étudiant la manière dont les différentes régions de l’ADN interagissent dans l’espace, nous espérons identifier des modifications de la structure chromosomique qui favorisent la croissance tumorale et la progression de la maladie. Ces réarrangements chromosomiques complexes sont souvent à l’origine des changements épigénétiques et des anomalies de régulation génétique observées dans les tumeurs. En cartographiant ces altérations chromosomiques, nous pourrons non seulement mieux comprendre les mécanismes sous-jacents des MPNSTs, mais aussi identifier de nouvelles cibles thérapeutiques pour le traitement de ces tumeurs. L’objectif est d’améliorer le diagnostic en développant des outils plus précis pour détecter les MPNSTs à un stade précoce et d’offrir des options thérapeutiques plus efficaces, basées sur les altérations génétiques identifiées. Cette recherche pourrait améliorer le pronostic des patients.
Porteur de projet:
Dr Pauline HAMON
Équipe:
« Génomique fonctionnelle des tumeurs solides (FUNGEST) », Centre de Recherche des Cordeliers
Résumé grand public:
Le cancer représente un défi majeur en santé, et malgré les avancées de l’immunothérapie, tous les patients ne répondent pas à ces traitements. Parmi les obstacles identifiés, certaines cellules immunitaires présentes dans les tumeurs, appelées macrophages, jouent un rôle clé. Elles peuvent soit aider le système immunitaire à éliminer le cancer, soit, au contraire, bloquer la réponse immunitaire et favoriser la progression tumorale. Mieux comprendre leur comportement dans les tumeurs est essentiel pour améliorer l’efficacité des traitements actuels et en développer de nouveaux. Ce projet vise à cartographier précisément la localisation des macrophages et à analyser leurs interactions avec l’environnement immunitaire tumoral. En utilisant des technologies de pointe comme la cytométrie en flux spectrale et l’imagerie avancée, nous pourrons identifier les mécanismes qui rendent ces cellules bénéfiques ou nuisibles. Nous explorerons également des stratégies pour reprogrammer ces macrophages afin de renforcer l’efficacité de l’immunothérapie. À terme, ces recherches pourraient avoir un impact majeur pour les patients. En trouvant de nouvelles façons de cibler les macrophages, nous espérons améliorer les traitements immunothérapeutiques, les rendant plus efficaces et accessibles à un plus grand nombre de personnes. Ces avancées pourraient mener à la découverte de nouvelles cibles thérapeutiques et à des approches plus personnalisées, augmentant les chances de succès tout en limitant les effets secondaires. Mieux comprendre le rôle du système immunitaire dans le cancer nous rapproche d’une médecine plus précise et plus efficace, ouvrant la voie à des thérapies innovantes et durables.
Porteur de projet:
Dr Simon GARINET
Équipe:
«Médecine personnalisée, pharmacogénomique, optimisation thérapeutique (MEPPOT)», Centre de Recherche des Cordeliers
Résumé grand public:
Le projet EPICIRC SCLC vise à améliorer notre compréhension et le traitement du cancer du poumon à petites cellules de stade étendu (ES SCLC), la forme la plus agressive de cancer du poumon, représentant 15 % de tous les cas. Malgré les traitements actuels, qui combinent chimiothérapie et immunothérapie, le pronostic reste sombre, avec une survie moyenne de seulement 12 mois. Des recherches récentes ont montré que ce cancer peut être classé en quatre sous-types, qui répondent différemment aux traitements anticancéreux. Toutefois, ces sous-types peuvent évoluer au fil du temps, en particulier durant la chimiothérapie, ce qui pourrait expliquer pourquoi de nombreux patients finissent par devenir résistants au traitement. Comprendre comment ces sous-types évoluent pourrait ouvrir la voie à de meilleures stratégies thérapeutiques, mais il est difficile d’étudier ces changements car de nouveaux échantillons tumoraux sont rarement collectés après le diagnostic.
Le projet EPICIRC SCLC relève ce défi en utilisant les biopsies liquides, une technique minimement invasive qui permet d’analyser l’ADN libre circulant (cfDNA) présent dans le sang des patients. Cette approche permet de suivre l’évolution du profil moléculaire de la tumeur dans le temps, sans avoir besoin de nouveaux prélèvements tissulaires. En recueillant et analysant des échantillons sanguins à trois moments clés — avant le traitement, après quatre cycles de chimio-immunothérapie, et lors de la progression de la maladie —, le projet vise à suivre l’évolution des sous-types moléculaires tumoraux et à identifier les schémas associés à la résistance aux traitements. Grâce à des technologies épigénomiques avancées, nous étudierons la régulation des gènes et les changements de leur activité pendant le traitement. Cela permettra de dresser une carte détaillée de l’évolution moléculaire de la tumeur et pourrait mettre en lumière de nouvelles cibles pour de futurs traitements. À long terme, ces découvertes pourraient permettre de développer des stratégies thérapeutiques plus personnalisées, aidant les cliniciens à choisir les traitements en fonction du profil moléculaire spécifique du cancer de chaque patient, à différents stades de leur prise en charge.
Porteur de projet:
Pr David VEYER
Équipe:
« Génomique fonctionnelle des tumeurs solides (FUNGEST) », Centre de Recherche des Cordeliers
Résumé grand public:
Les cancers de la vulve sont majoritairement causés par les papillomavirus humains (HPV). Ces cancers ont pour origine des lésions pré-tumorales dites de bas grade qui évoluent en lésions de haut grade avant d’atteindre le stade cancer. En l’absence d’outil diagnostic précis et de symptômes évocateurs, les lésions de bas grade sont rarement détectées et la plupart des patientes sont prises en charge au stade de lésions de haut grade. Il n’existe aucun moyen de savoir si une lésion pré-tumorale va régresser d’elle-même ou évoluer vers le cancer. Un traitement est donc proposé systématiquement quand des lésions de haut grade sont découvertes. Ce traitement repose sur la chirurgie (vulvectomie), le traitement au laser ou l’utilisation d’un médicament en gel dans certains cas. Afin de mieux comprendre ces cancers, les équipes cliniques et biologiques impliquées dans la prise en charge de ces lésions proposent de travailler sur les échantillons ayant permis le diagnostic d’une cinquantaine de patientes à l’Hôpital Européen Georges Pompidou. S’appuyant sur une grande expertise dans l’analyse des HPV et l’analyse génétique des tumeurs réalisées au Centre de Recherche des Cordeliers, ils pensent pouvoir mieux comprendre les mécanismes de cette évolution tumorale.Ces résultats amélioreront le diagnostic (plus précoce, plus précis, plus pronostique) et la prise en charge thérapeutique (nouveaux médicaments). Aucune étude de cette ampleur n’a été réalisée à ce jour. Ce projet a également pour objectif de servir de modèle pour la mise en place d’un environnement de recherche propice aux grandes avancées dans les cancers gynécologiques induits par l’HPV. Sous l’égide de l’Institut du Cancer Paris CARPEM, un groupe de travail « HPV Gynéco » sera consolidé, ce qui permettra de fluidifier les liens entre les médecins, les chercheurs et les patientes.
AIDE AU FINANCEMENT D’UNE ANNÉE DE THÈSE
Équipe:
«Médecine personnalisée, pharmacogénomique, optimisation thérapeutique (MEPPOT)», Centre de Recherche des Cordeliers
Résumé grand public:
Pour mieux combattre un ennemi, il faut le connaître. Mais quand l’ennemi se fait rare, il est plus difficile de le connaître. Les carcinosarcomes de l’utérus et des ovaires sont des cancers rares, moins de 1000 nouveaux cas par an en France, et agressifs : la moitié des patientes décèdent moins de 2 ans après le diagnostic. La grande majorité des cancers sont composés d’un seul type de cellules cancéreuses, souvent des cellules dites carcinomateuses. La particularité du carcinosarcome est qu’il est composé de cellules carcinomateuses mais également des cellules dites sarcomateuses, moins fréquentes mais plus agressives. Pour être efficace en médecine, il faut mettre en place des traitements les plus personnalisés possibles,et c’est particulièrement vrai pour les cancers. Cependant, pour trouver un traitement adapté, il faut bien connaître les mécanismes de ce cancer : la cause de l’apparition des premières cellules cancéreuses, de quel type de cellules cancéreuses est composé ce cancer, comment se multiplientelles, etc. Une fois ces mécanismes compris, il est possible de développer des médicaments capables d’agir à différents stades de développement du cancer.
Les mécanismes du développement du carcinosarcome ne sont malheureusement pas bien connus.On sait seulement que les carcinosarcomes ont à la fois des cellules carcinomateuses et des cellules sarcomateuses parce que les cellules carcinomateuses se transforment en cellules sarcomateuses. Le but de cette étude est d’essayer de mieux comprendre pourquoi et comment les cellules carcinomateuses se transforment en cellules sarcomateuses. Pour cela, une trentaine de carcinosarcomes de l’utérus et des ovaires ont été finement décrits au microscope. La recherche d’altérations dans les gènes de ces tumeurs est en cours.Comprendre la composition et le fonctionnement des carcinosarcomes de l’utérus et des ovaires est une étape indispensable pour espérer trouver un traitement à ces cancers très agressifs.