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Intelligence Artificielle, Ethique et Cancérologie

Le développement de l’intelligence artificielle dans la médecine personnalisée en cancérologie est un progrès considérable qui nécessite toutefois un cadre, en particulier sur le plan éthique. Pour cette raison, nous décrivons dans cette vidéo les enjeux éthiques du développement de l’IA qui, à terme, soulagera le médecin de certaines taches chronophages et lui permettra de dégager du temps pour les patients.

N’hésitez pas à regarder également nos vidéos sur le consentement dynamique et sur l’intelligence artificielle et médecine personnalisée dans la lutte contre le cancer.


Retranscription de la vidéo

L’intelligence artificielle a le potentiel de faire progresser rapidement la médecine personnalisée en cancérologie.

L’efficacité de l’IA est tributaire de la quantité de données auxquelles les patients accordent l’accès et de l’expertise apportée par le monde médical.

La compréhension de ce qu’est l’IA et son acceptation par tous les acteurs conditionnent donc le succès de cette approche. Pour cela, il faut envisager les implications éthiques de sa généralisation.

Il est tout d’abord nécessaire de garantir aux patients que des mesures appropriées seront prisent pour que l’ensemble de leurs droits soient respectés, en particulier le respect de leur vie privée et l’accès à l’information.

La piste du consentement dynamique nous semble la plus à même de permettre aux patients d’être véritablement acteur de la recherche, tout en démultipliant les possibilités de cette recherche.

Les données acquises peuvent par exemple être utilisées pour entraîner un « réseau neuronal artificiel ».

Dans des cas simples, nous avons les outils pour interpréter les résultats.

Mais dans les systèmes les plus complexes, comme c’est le cas dans le « deep learning », il peut devenir impossible pour l’homme de comprendre le cheminement de l’IA.

La possibilité de comprendre les décisions algorithmiques se dénomme explicabilité. Sans explicabilité qui est responsable des décisions ? Professionnels de santé, autorités sanitaires compétentes dans la validation des produits de santé ou développeurs et éditeurs des applications ?

Pour que l’IA puisse être développée et contribuer au progrès médical particulièrement attendu en cancérologie, il faut que le monde médical, la société civile et les pouvoirs publics débattent de tous ces aspects. Cela demande avant tout une bonne information. C’est pour cela que les équipes du CARPEM ont participé à la création d’un diplôme universitaire sur l’IA appliquée en santé. L’IA doit devenir à terme très performante pour aider au diagnostic, à l’évaluation du pronostic ou à l’identification des traitements.

Cependant, la décision de délivrer l’information, les modalités et la temporalité de la communication, la prescription du bon traitement au bon moment pour chaque patient procède de choix délibérés, qui demandent une conscience, ce dont est totalement dénudée l’IA.

Ce sont des choix qui n’appartiennent qu’au médecin.

Notre engagement vise à construire l’IA en cancérologie autour et au service de l’humain. Cette IA soulagera le médecin des taches chronophages qui peuvent être automatisées.

Elle permettra au médecin de dégager du temps pour dialoguer avec ses patients et faire avec eux les meilleurs choix concernant leur santé, dans le respect de leurs valeurs.