Premier séminaire ouvert de l’équipe ETREs
Jeudi 3 Octobre 2019
Amphithéâtre Bilski-Pasquier, 15 rue de l’Ecole de Médecine, 75006 PARIS
Tout comme les sciences fondamentales et expérimentales sont devenues indispensables à la progression du savoir « biomédical », les sciences humaines et sociales apparaissent irremplaçables lorsqu’il s’agit de comprendre les enjeux individuels et sociétaux sous-tendus par les maladies, leurs prises en charge, ou encore les organisations des systèmes de soin. Des psychologues, des géographes, des économistes, des sociologues, des anthropologues, des philosophes, des linguistes, des historiens, des littéraires, etc… consacrent depuis de nombreuses années tout ou partie de leurs recherches à l’univers de la santé.
Les lieux de soin sont devenus des lieux d’enquêtes privilégiés. Les professionnels de santé, les patients et leurs proches sont régulièrement sollicités pour y participer en acceptant tour à tour d’être interrogés, enregistrés, observés, filmés, de partager leurs vécus des expériences singulières auxquelles ils sont confrontés du fait de leurs professions ou de leurs maladies et traitements.
Ces recherches, bien qu’elles ne visent pas à augmenter spécifiquement les « connaissances médicales ou biologiques » produisent incontestablement des connaissances dont il serait vain de prétendre qu’elles n’ont pas d’intérêt pour la formation des professionnels de santé ou plus généralement pour la société. Alors comment qualifier ces chercheurs qui ont investi depuis des années l’espace de la clinique ? Sont-ils seulement des chercheurs ou contribuent-ils aux soins ? Sont-ils amenés à devenir pour certains d’entre eux des professionnels de santé ?
Ces questions importantes, sont avivées par la perspective d’une plus grande convergence de ces différentes approches au profit d’une « meilleure santé » pour chacun et pour tous à travers l’augmentation des financements de programmes de recherche interdisciplinaires bouleversant les frontières classiques entre les disciplines, et brouillant parfois la frontière entre le soin et la recherche. Les éléments de réponses qui seront apportés par les différents intervenants de ce séminaire pourraient bien contraster avec la rigidité de la régulation des pratiques des professionnels de santé officiellement reconnus comme tels et dont les codes de déontologie ont été révisés par la société civile avant d’être intégrés dans la loi.
Ce séminaire ouvert fait suite à une année de réflexion de l’équipe multidisciplinaire ETREs (EThique, REcherche, Translations), qui rassemble des médecins, des chirurgiens, des anthropologues, un sociologue, et des philosophes qui se sont interrogés sur la notion de paradoxe, ou plus précisément sur la confrontation permanente des professionnels investis dans le champ de la santé avec des situations paradoxales qui les poussent (ou devraient les pousser) à s’interroger en permanence sur leurs pratiques sous l’angle de l’éthique : Où donc les limites de la légitimité des pratiques de ces différents professionnels se situent-elles, et qui en décide ? Quel est le statut des patients lors de leurs interactions avec ces différents professionnels ? Comment peuvent-il se repérer et espérer que leurs intérêts et préférences soient réellement pris en compte ? Quelle est la place des proches ?
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